Tim Frager
Son adolescence guadeloupéenne a fait de Tim Frager un éternel caribéen et tout dans son oeuvre le rattache à ses racines ensoleillées. Ouverte sur le monde, joyeuse ou consternée, engagée ou légère ... sa peinture brasse toutes les thématiques et permet à chacun de se perdre dans l’imaginaire de l’artiste. Artiste UKA depuis le début TIM a signé quelques-uns des best-sellers de la collection de tee-shirts.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Tim Frager, je suis né au Sénégal en 1979, j’ai grandi au Mali puis je suis arrivé en Guadeloupe en 1989. Je vis aujourd’hui dans les Landes mais reste très attaché aux terres de mon enfance. Ma mère est toujours installée “au péi“ avec le peintre “Piaf“, et je reviens en famille pour les fêtes de Noël ou les vacances aussi souvent que possible.
Quelles sont vos techniques de travail ?
Je travaille beaucoup à l’acrylique et à l’encre de Chine; j’utilise également craies à l’huile et des bouts de bois pour peindre, le rendu est imparfait et cela me plait !
Quelles sont vos sources d'inspiration ?
Je m’inspire des couleurs afro-caribéennes rencontrées sur les marchés créoles, le parfum des pirogues à Ngor au Sénégal, les peintures naïves Haïtiennes pour lesquelles j’ai une grande admiration. Je m’inspire aussi de certains réalisateurs notamment Michel Gondry (La Science des rêves, Soyez sympas rembobinez…) qui cultive le “fait-maison“ en mélangeant les arts plastiques. J’aime aussi beaucoup les peintres de la figuration libre, le mouvement artistique auquel je semble appartenir.
Qu'est ce qu'être un artiste caribéen aujourd'hui ?
C’est drôle car je vis en métropole depuis bientôt 20 ans maintenant, pourtant mon cœur et ma peinture restent profondément attachés à la culture créole. J’aime en parler dans mon travail, ça m’aide à “revivre dans la couleur de ces années“ comme le dit si bien mon frère Tom. Je pense que c’est un peu ça être un peintre caribéen.
Commentez nous l’oeuvre choisie pour illustrer cet article
Cette oeuvre s’intitule Haiti, elle mesure 179x125cm. Je l’ai peinte sur un support en acier. C’était à l’origine un panneau d’information pour le cirque et il y a encore de grandes feuilles collées dessus. Je voulais un support brut pour évoquer la matière. On y voit un personnage qui tient un arc et qui tire une flèche dans une cible, une cible “d’espoir“ évoquée ici par le mot “Hope“. On voit un hélicoptère de la Croix Rouge qui vient se poser au-dessus du mot “Haïti“, en référence aux nombreuses tragédies survenues sur l’île ces dernières années. D’autres éléments font référence aux caraïbes avec la végétation, les couleurs. L’inscription MOW en rouge en haut du tableau, est le nom que j’ai donné à mon atelier pour Movement Of the Wind… le souffle des Alizés surement…