François Piquet - Un guadeloupéen au musée de l'esclave de Liverpool

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Il n’est pas excessif de dire que j’admire profondément le travail de François Piquet, artiste pluridisciplinaire et cercleur de fer aux sculptures géantes. Profondément engagé sur le thème de l’esclavage et de ses ravages dans nos sociétés contemporaines, son oeuvre interpelle par sa cohérence, son sens du détail et l’impact émotionnel qui s’en dégage. Déjà largement reconnue dans la caraïbe, il était logique qu’elle finisse également par émouvoir les institutions internationales et c’est avec une immense fierté que j’ai appris l’achat de 2 de ses œuvres pour la collection permanente du Musée de l’esclavage de Liverpool.

J’ai l’honneur d’avoir 2 œuvres dans l’exposition permanente de l'International Slavery Museum de Liverpool. La première date de 2017. J’ai refait à leur demande la sculpture Timalle. Un personnage cerclé de fer avec un matériau éminemment symbolique : les cercles des tonneaux de rhum récupérés sur l’ancienne usine de Darboussier. C’est un personnage en papier dont la chair est composée de formulaires de demande de réparation des crimes de l’esclavage que j'ai conçus. Je crée un corps en papier résiné, teint en rouge comme un écorché vif. Je pose ensuite les cercles, les fers, sur le personnage.

La première fois que j’ai réalisé cette sculpture j'ai compris dans mon corps tout un pan de notre histoire. Impossible d'enserrer Timalle sans le prendre à bras-le-corps. Tu ne peux asservir quelqu’un sans avoir pleinement conscience de son humanité.

J’ai réalisé cette sculpture pour l’exposition Ink & Blood, autour des actes d’abolitions français et anglais. La sculpture et la vidéo de sa réalisation ont eu un tel impact sur leur public qu’ils ont souhaité l’incorporer dans leur collection permanente.

L’année dernière la commission d’acquisition m’a recontacté pour une nouvelle oeuvre et ont choisi d’acquérir la sculpture « en Blanc » , un corps de femme dont j’avais retiré toutes les parties maternelles pour évoquer l’impossibilité d’être mère au sein d’une société esclavagiste. En 2007, à Darboussier, un voile de dentelle blanc posé sur un tas d’ordure m'a fait penser à une mariée déchue, abandonnée. De ce voile a découlé la sculpture que je suis allé installer en novembre 2018 in situ et pour laquelle j’ai réalisé des ateliers et débats autour notamment du formulaire de demande de réparation, me permettant de relier les 2 œuvres.

Une autre sculpture inédite de cette série vient d'être présentée à la Biennale de Venise 2019, l’une des événements d’art contemporain les plus connus au monde, au sein du premier pavillon "îles de Guadeloupe", pour lequel j’ai l'honneur d'être sélectionné avec Jean-Marc Hunt et Joel Nankin. Nous espérons que la qualité du travail présenté permettra d'ouvrir grand la porte à tous les autres, et de faire entendre d'autres points de vue sur le monde. Merci à toutes les institutions (Région, Département, DAC, CTIG) et aux partenaires privés qui nous soutiennent.

www.reparations-art.org / www.francoispiquet.com

@francoispiquet.art @united_karibean_artist

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