Agnes Djaffri

Retour à ses premiers amours pour Agnes. Après des années de vie bien remplie, elle reprends les pinceaux de sa jeunesse, y mêle les techniques d’aujourd’hui et nous exprime son cheminement intérieur au travers de ses tableaux.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Agnes Djafri, j’ai commencé à peindre il y a 30 ans, ai fait une très longue pause pendant laquelle j’ai travaillé dans la communication et fais des enfants et puis j’ai attendu que l’envie de peindre soit débordante pour m’y replonger il y a peu.

Quelles sont vos techniques de travail ?

Je pratique beaucoup les philosophies anciennes, je travaille sur mon intérieur, je m’autoobserve beaucoup . J’utilise des portraits de familles dans lesquels je me retrouve comme sur des autoportraits, les laisse me parler puis les travaille en infographies avant de les peindre et repeindre pendant des heures jusqu’à l’aboutissement de ce que je souhaite.

Quelles sont vos sources d'inspiration ?

Les images sont des supports mais mon inspiration vient avant tout du travail personnel, du travail sur l’ego, de la volonté d’être meilleur chaque jour, de progresser sur le chemin. Je suis prête aujourd’hui à partager mon expérience et j’utilise la peinture pour ça.

Qu'est-ce qu'être un artiste caribéen aujourd'hui ?

Être un artiste c'est déjà s’exprimer avec un outil particulier, non répétitif.. être caribéen c'est le bassin dans lequel on baigne même si on a pas toujours de lien avec notre voisin. On est tous Kreol caribéens et on est tous constitués d’eau de cette eau qui nous entoure et nous réunit.

Commentez-nous l'oeuvre choisie pour illustrer cet article

Ce tableau s’appelle justement “les eaux “ il part d’une photo de Laurence Labaurie, photographe de mode à paris. C’est un portrait de moi et cela traite des eaux.. l’eau dont on est constitué, le semen c les eaux sexuelles, l’eau dans laquelle on se baigne, les eaux que l’on gaspille... c'est tous ces fluides qui nous réunissent et dont on se préoccupe peu. On est fait de molécules d’eau. Cela part de l’interaction entre nous et le reste, que l’on oublie.. si on faisait plus attention que l’on réalisait que l’on fait partie du tout, on agirait différemment . Il faut faire attention à cette eau qui peut être douce et apaisée mais qui peut aussi tout ravager sur son passage.