François Piquet Maître Sculpteur
Du Nord Grande Terre en Guadeloupe à feu Grand Case de St martin en passant par la Martinique, les œuvres de François Piquet se retrouvent dans toute la caraïbe. Personnages fantomatiques sur de vieilles cases créoles ou sculptures monumentales, ces silhouettes aux formes souvent spectrales ne laissent personne indifférent et son travail sur l’identité et la réparation font de maître Piquet l’un des artistes les plus marquants de notre archipel.
Portrait UKA d’un homme engagé.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis François PIQUET , je vis en Guadeloupe depuis 17 ans et ma pratique artistique a commencé ici en 2007, c’est ma 10e année en tant que plasticien.
Quelles sont vos techniques de travail ?
Je travaille sur différents médias, je fais beaucoup de sculpture mais j’ai aussi des interventions en street Art, en vidéo, j’ai fait des catalogues. J’adapte le média en fonction du projet et de ce que j’ai à raconter et du public que je veux toucher. Je me sers de mes différentes expériences professionnelles puisque j’ai travaillé dans de nombreux secteurs et ai donc pas mal de savoir faire différents.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
La Guadeloupe car ma pratique est née ici grâce à ma rencontre avec cette île. J’ai été très bousculé dans mes habitudes, mes points de vues, ma vision du monde en arrivant. J’ai réagi à mon environnement, ai commencé à créer des sculptures puis ai continué en essayant en tant qu’autodidacte de faire des expériences, de toujours être en recherche de nouvelles créations.
Qu’est ce qu’être un artiste caribéen aujourd’hui ?
C’est produire sur la Caraïbe ou autour de la Caraïbe, être en recherche sur l’identité. Mes filles sont Guadeloupéennes, elles sont nées et ont grandis ici et malgré leurs couleurs, elles sont blanches, elles sont viscéralement guadeloupéennes… De la même façon, ce que je produis est viscéralement Guadeloupéen ou Caribéen. Etre un artiste caribéen ou produire de l'Art caribéen sont 2 choses différentes et dissociables .
Commentez nous l’œuvre choisie pour illustrer cet article
L’œuvre s’appelle « Ce qui peut être sauvé ».. J’ai récupéré un morceau de tronc de « prune cythère » chez un voisin . Ce morceau de bois était très abîmé et malgré le fait que l’on ne travaille généralement pas sur du bois aussi faible , cela intéressait de savoir ce que je pouvais en tirer, quitte à travailler pour rien. J’ai donc fouillé le tronc à la main, ce qui lui a donné cette forme très particulière. J’ai ensuite essayé de réparer la dynamique de ce tronc, son élan vital en y adjoignant des lames de fer de Darboussier qui ont induit un déséquilibre que j’ai ensuite essayé de réparer 2e fois avec du corail. C’est une métaphore de notre monde, un déséquilibre créé par l’industrie puis une 2e réparation plus naturelle, plus sage…
Interview UKA dans le cadre des portraits d’artistes UKA – FRANCE ANTILLES. Portrait du 13.11.17
From Grande Terre to Grand Case in St martin, the art from Francois PIQUET is all over Caribean. Ghost drawn on old creole houses or huge sculptures, the forms of his artwork touch everybody and his work on identity and reparation put Francois as one of the most interesting artist of our archipelago.