Lin C - Street Artist Poet

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LIN C est issue de la scène STREET ART et a côtoyé les crews les plus célèbre de son époque. Son style est aussi éclectique que ses passions sont nombreuses et du slam à la psychologie en passant par les graffiti, la peinture, la poésie, la photographie… elle ne pose aucune limite à son art.

L’équipe UKA l’a découverte au restaurant végétarien ARCHIBON de JARRY et c’est avec joie qu’elle s’est prêtée à notre interview pour la désormais célèbre rubrique « portrait d’Artiste du lundi ».

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Mon nom d’artiste est LinC. Originaire du nord de la France, j’ai commencé à dessiner et peindre depuis l’enfance et emmené cette passion en option au bac (Littéraire). Arrivée à l’université en Psychologie à 18 ans, en parallèle à la fac j’ai appris la photographie, au Centre d’Arts Plastiques et Visuels de Lille pendant 3 ans. J’ai poursuivi mes études universitaires sur Paris à 22 ans, là l’envie de peindre revient mais faute de place dans les appartements parisiens pour peindre de grands formats, j’arrive dans le milieu du graffiti, et rejoint le crew TAC (94). Je croise sur les terrains et murs de Paris, Bagnolet et Montreuil des graffeurs de TPK-UV, K.O ou MAC... C’est de cette époque que vient mon nom d’artiste, mon blaze LinC, le verlan de mon prénom. C’est de cette époque également que sont venus les premiers Slam (déclamations de poésie) dans les bars parisiens et les soirées de Popof & Sania, avant que Grand Corps Malade ne fasse connaître la discipline. 7 ans, des litres de peintures et 10 carnets de poèmes plus tard, je quitte Paris. Je m’installe en Guadeloupe où j’exerce ma profession en psychologie. Je reprends l’art, la photographie, le light painting ainsi que les pinceaux et les toiles dans mon atelier personnel.

Quelles sont vos techniques de travail ?

En peinture, je travaille en techniques mixtes en associant l’huile, l’acrylique, et l’aquarelle… j’utilise aussi l’encre, le pastel, le posca, le papier…sur divers supports… toiles, cartons, papier, bois, plastique… Je fais toujours le choix d’un média plutôt qu’un autre, ou d’une combinaison de techniques par rapport à la sémantique de la création… j’aime bien que la matière véhicule un message, en elle–même, de part ses propriétés physiques. Par exemple dans le tableau ci-dessous, les personnages sont à l’aquarelle, fantômatique et le canapé est à l’huile et acrylique, plus lourd, plus pesant…les barreaux représentant le sang du citoyen moulé dans le carcan du système sont à l’encre… ici la matière, par sa structure physique propre, se fait porteuse de message supplémentaire qui viennent appuyer le message figuratif qui l’utilise pour exister….. Dans mon hommage futuriste aux vagues d’Hokusai, la technique à l’encre est une technique japonaise… j’aime bien mettre du sens dans le choix d’une technique, je suis ouverte à tous les supports et média général… j’utilise aussi la photographie comme outil.

Quelles sont vos sources d'inspiration ?

Mon style est bleu de Prusse, en hommage à plusieurs choses… à tous les gens nés un jour bleu… pour la cause des enfants différents… bleu de Prusse, pour l’histoire de 1870…pour la et les périodes bleues aussi.. ;) Je suis plutôt dans le courant expressionniste et je travaille aussi sur le structurofuturisme (mélangeant le structurellisme et le futurisme de 1909 version LinC 2.0.). Je travaille essentiellement sur le thème du mouvement, sur les thèmes de la société et de la nature ainsi que sur une autogéobiographie picturale.

Commentez nous l’oeuvre choisie pour illustrer cet article

Cette oeuvre est issue de la série « Lazy N°1 », Série sur le thème de la société, faite pour illustrer un texte de slam sur l’immobilisme humain face au carcan du système. Le canapé (peint en semi-structurellisme) ou se trouve les citoyens happés, se fait l’outil du carcan du système, représenté ici par la fenêtre rouge en code barre-aux. Ce tableau est « Lazy N°1.2 : De l’oubli de son enfant intérieur et de la non-rencontre ». Il a pour thème l’oubli de la part d’enfant qui est en soi, l’oubli de soi et des autres, l’envahissement des écrans numériques, le changement des interactions sociétales.

Qu'est ce qu'être un artiste caribéen aujourd'hui ?

Je ne sais pas, je suis une extraterrestre citoyenne du monde, j’ai « caché les preuves et détruit mon vaisseau »... je suis les champs de Picardie, le cerf qui bondi devant tes phares, je suis un nem fait par un chinois à Wazemmes, je suis un accordéon slave à la fête de la soupe, je suis buttée comme Montmartre, je suis les frigos et les parcs, la nuit, je suis aussi les montagnes de Patagonie et un charango près des ruines incas, un guanaco sur la crête, la galaxie, une quête, je suis la cordille d’hier, une expérience de science, une enfant de la patchamama, une enfant de la ville, je suis aussi… un grain de caraïbe, une brume de sable de Gambie, oh citoyen du monde, cet art… euuuuh…..qu’il gambade… ;)

Amis poètes… bonsoir…

LinC

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