Stan - Plasticien Guadeloupe
STAN est un artiste hors norme dans le paysage Guadeloupéen, ses tableaux rappellent les plus belles heures de la peinture Haïtienne et ses dessins apparemment naïfs et colorés s’avèrent redoutablement complexes et réfléchis.
Extrêmement érudit et fin connaisseur de l’univers artistique de la caraïbe, ce professeur d’ART nous a accordé quelques heures de son précieux temps pour une interview UKA / FRANCE ANTILLES.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Bonjour, je m’appelle Stan Musquer. « Stan, l’énigmatique » dit Nikki Élisée.
Ma profession est représentée et protégée par Saint-Luc, le Saint patron des peintres.
Je suis ce « blanc » qui peint des « noirs » dont on parle ici en Guadeloupe. Cela ne me dérange pas, bien au contraire, puisque c’est vrai, mais en tous cas, je ne veux pas que ma peinture soit rattachée à une idée de patriotisme ou à une cause, sauf si elle ne fait pas de différences, et c’est évidemment là que ça se complique. En quelque sorte, si j’avais été noir j’aurais probablement peint des blancs. Cela aurait été tout autant une bonne façon de provoquer quelque chose dans l’esprits des gens. Parce que tout le reste est assez attendu, mais pas cela. En tous cas c’est ce que je crois.
Ce qui compte pour moi, ce n’est pas la peinture. La peinture n’est qu’un moyen. Quand vous avez compris cela en art, vous avez tout compris.
Quelles sont vos techniques de travail ?
La peinture à l’huile mais... c’est beaucoup d’apprendre pour désapprendre. Trop savoir finit par déconstruire. Déconstruire, cela a aussi du bon. Vraiment. Pour comprendre un moteur il faut le démonter et le remonter plusieurs fois. Pour comprendre un moteur magique, c’est plus complexe... Par exemple, il faut aller à la plage et être dans l’eau pour le lever du soleil. C’est très important. Il faut aller dans des lieux où la nature peut vous délivrer quelque chose. Ces lieux n’ont pratiquement pas changé depuis la préhistoire. Il y en a de très importants en Guadeloupe. Quelque chose dans le monde entier sait cela.
Quelles sont vos sources d'inspiration ?
Je préfère répondre à cela par cette phrase de celui que je trouve être le plus grand critique d’art en Guadeloupe, M. Christian Bracy: « En fait dans la peinture de Stan il n’y a rien qui lui appartienne vraiment mais il est pourtant l’auteur de cette rencontre ».
Qu'est ce qu'être un artiste caribéen aujourd'hui ?
Une fonction qui présente un caractère quasi religieux en raison du dévouement qu'elle exige. Il y a moins d’artistes caribéens qu’on le pense et le danger, me semble-t-il où que l’on soit dans le monde, est de croire qu’il suffit d’être né quelque part pour être à sa place.
Commentez nous l’oeuvre choisie pour illustrer cet article
Non, je vais simplement vous dire la chose suivante: La force de la peinture est de se délivrer dans le temps. De toutes les façons, l’art n’est pas fait pour plaire aux gens. Et pourtant il s’adresse à eux, mais pas par le moyen que l’on croit. La vraie peinture n’a jamais été de plaire. Plaire, c’est Loisir & Création.